Dans son dernier bulletin, le Conseil canadien sur l’apprentissage se penche sur le faible degré de littératie au Canada (CCA : Lire l’avenir : pour répondre aux besoins futurs du Canada en matière de littératie). Qui soupçonnerait que 48 % de la population ne possède qu’un faible degré de littératie? Du coup, félicitons le CCA de reconnaître que l’alphabétisme n’est plus une simple question de lecture; la littératie concerne désormais des formes de communication en marge du texte. Ainsi, l’analphabétisme prend aujourd’hui des allures inattendues, notamment au regard des nouvelles technologies de la communication.
Hormis les statistiques, toujours abondantes dans ce type d’analyse, je retiens la partie du rapport (PDF) qui propose « des pratiques et des programmes exemplaires en matière de littératie et d’acquisition des compétences essentielles. » Plutôt que d’offrir des recettes, le CCA dresse un inventaire de stratégies et d’habiletés à développer, laissant aux éducateurs le soin d’élaborer leurs propres moyens d’enseignement et d’apprentissage.
La lecture donne vivement l’impression que l’apprentissage de la littératie est beaucoup plus complexe que ne le laisse croire la simplicité des méthodes. Je fais le même constat pour l’ensemble du système d’éducation et des débats qui l’animent. J’accorde peu de crédibilité à ceux qui affirment détenir la solution. Au mieux pouvons-nous faire cheminer l’éducation peu à peu vers la science.
Par ricochet :
Les attitudes des Canadiens à l’égard de l’apprentissage
L’état de l’apprentissage au Canada
Rapport 2007 de l’indice d’apprentissage au Canada
CCA : Examen de la construction du savoir
Littératie Internet chez les enfants
La littératie en santé au Canada
(Billet retranscrit d'un blogue personnel)
1 commentaire:
Personne, bien sûr, ne peut prétendre avoir 'la solution', mais le travail théorique et l'évolution des techniques nous permettent d'apporter des réponses plus fines, plus pertinentes, plus adaptées aujourd'hui qu'elles ne l'étaient hier, au problème de la littéracie comme à tout autre problème qui se pose aux sociétés humaines... Un médecin qui dit, 'Je crois avoir trouvé le bon vaccin' (pour telle ou telle maladie) ne doute pas une seconde qu'un vaccin encore plus efficace sera mis au point dans les années qui viennent. Mais s'il a beaucoup travaillé, beaucoup expérimenté, qu'il a eu de la chance et qu'il est honnête, on peut lui accorder le bénéfice du doute, en pensant que oui, peut-être bien après tout, son vaccin est plus efficace que ceux qu'on utilise à présent, et qu'il vaut sans doute la peine de l'essayer... Et je ne vois pas pourquoi ce qui est concevable dans tous les domaines de l'activité et de l'étude ne le serait pas dans celui de la pédagogie de la lecture... En quoi ce domaine devrait-il faire exception à tous les autres...? Il m'est rarement arrivé de rencontrer un pédagogue de la lecture qui m'ait dit 'Oui, j'ai inventé un procédé bien meilleur que ceux qui ont cours et avec lesquels nous nous cassons les dents'... J'ai plutôt rencontré des enseignants qui disaient 'Que tu t'y prennes comme ceci ou comme cela, tu n'empêcheras les plus doués d'apprendre, ni les autres d'échouer à le faire...' Et j'ai tout de même le sentiment que l'obscurantisme est de ce côté-là...
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